L’appel au dialogue national de Boléro est-il sincère?

A l’occasion de la célébration des 46 ans de l’indépendance, Hamada Madi Boléro a lancé un « APPEL AU SURSAUT NATIONAL PAR LE DIALOGUE ».


C’est sous la forme d’une lettre adressée au peuple comorien, que l’homme au CV bien rempli, « Chef de l’État par intérim et Chef du Gouvernement d’Union Nationale de Transition, principal négociateur de l’accord de Fomboni et Secrétaire général de la Commission de l’océan Indien » affirme vouloir se servir de son expérience pour engager un dialogue intercomorien, tout en étant conscient de la difficulté de la tâche « Il y a dans la société comorienne des murs d’amertume et de rancœurs. »


Dans le but de trouver une solution consensuelle, il demande que tous les politiciens qui sont en exil forcé ou volontaire, puissent retourner au pays. « je demande à ce que les exilés politiques soient autorisés à rentrer pour participer à la construction de la solution nationale. »


Toutefois, l’ancien Directeur de Cabinet Chargé de La Défense sous la présidence d’Ikililou Dhoinine, ne voit pas d’un bon œil la participation de la communauté internationale dans ce dialogue.« A tous ceux qui appellent de bonne foi à l’intervention de la communauté internationale, je dis aussi que celle-ci n’est pas la solution car il n’y a que les comoriens eux-mêmes qui peuvent aujourd’hui se saisir de leur avenir. »


Ce point risque d’être une pierre d’achoppement, car l’opposition considère qu’elle ne peut faire confiance à Azali Assoumani et exige que les partenaires internationaux soient de la partie.


Boléro invite son ami Azali Assoumani à faire montre de flexibilité « accepter de dialoguer n’est pas, loin s’en faut, un signe de faiblesse. C’est pourquoi, je dis respectueusement au gouvernement et au chef de l’Etat que la prise en compte de l’intérêt supérieur du pays dans le cadre d’un dialogue national ne peut que renforcer celles et ceux qui s’y essaient de bonne foi. »

C’est justement sur la bonne foi et la sincérité de ce processus, que beaucoup s’interrogent. Hamada Madi n’est pas ce que les anglophones appellent « honest broker » un intermédiaire neutre, un médiateur impartial. C’est un compagnon de longue date d’Azali Assoumani, il est membre de la CRC même s’il avait pris « congé » de son parti pour entrer dans le gouvernement Ikililou Dhoinine.

Il était le candidat soutenu par la CRC lors de la présidentielle de 2010 dans le cadre de la tournante mohelienne.

Il est fort à parier qu’il ne se lancerait pas une telle initiative, sans en avoir parlé en amont avec le locataire de Beit Salam.

Les opposants se méfient de celui que ses adversaires qualifient de « Makridine » à cause de ses « Makri ou ruses malicieuses » tout au long de sa carrière politique.

La question sous-jacente est de savoir pourquoi Boléro aiderait il ses adversaires au détriment de sa famille politique?

Alors que les bruits de couloirs sur un remaniement du gouvernement se font insistants, il semble qu’après son passage à la tête de la Commission de l’Ocean Indien, Hamada Madi Boléro, est de retour sur la scène intérieure.

Sans préjuger du rôle qu’il endossera, les chances sont fortes qu’il aura une place prépondérante sur l’échiquier politique comorien, reste à savoir si ça sera pour le meilleur ou pour le pire.



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