Bapale, une nouvelle affaire macabre sur le dos du régime Azali

Sommes nous en face d’une énième atrocité du Gouvernement d’Azali Assoumani? Pour  ses détracteurs comme pour une partie de ses soutiens, il ne fait aucun doute, un nouveau seuil dans l’horreur a été franchi à Anjouan. 

Major Hakim

Le pouvoir autoritaire en place à Moroni, est encore une fois, empêtré dans une sordide affaire. Le décès suspect du Major Hakim alias Bapale, dans le camp militaire de Sangani, suscite l’émoi et l’indignation dans tout le pays. C’est le choc et la consternation. 

La famille du défunt affirme qu’il a été torturé, tué et surtout enterré à leur insu dans un cimetière de Mirontsi. Ils s’y sont rendus, pour déterrer le corps et avoir la preuve formelle qu’il a bien subi des actes de barbarie ayant entraîné sa mort. 

Malgré l’intervention musclée des forces de l’ordre, ils ont réussi à le sortir de la tombe, le laver et lui offrir les rites funéraires dignes de ce nom. Selon plusieurs témoignages concordants, il y aurait des traces de plusieurs blessures sur le cadavre, notamment à la tête,  nous n’avons pas pu vérifier par nous-mêmes ces informations, mais des témoins affirment détenir des images. 

La nuit a été mouvementée dans la localité de Mirontsi, plusieurs routes ont été barricadées par des manifestants exprimant leur colère. Major Hakim était un militaire originaire d’Adda dans la région de Nyumakele, il a servi de garde du corps à plusieurs hautes personnalités de l’Etat comorien. Il a été mis à la retraite anticipée, d’aucuns murmuraient que cette décision était due à ses prises de position critiques envers le régime actuel. Il a été arrêté dans le cadre d’une enquête sur une supposée tentative de déstabilisation. C’est au cours des interrogatoires qu’il a perdu la vie. 

Les autorités militaires nient toute forme de torture et indiquent qu’il serait mort à cause d’un malaise provoqué par son hypertension. Si l’on ne connaît pas avec certitude les circonstances de sa mort, une chose est certaine, le comportement des autorités est pour le moins suspect. Il existe plusieurs zones d’ombre et les explications officielles ont du mal à convaincre. S’il a succombé à cause de son hypertension, pourquoi avoir enterré le corps en secret, à la va vite, au lieu de rendre la dépouille à sa famille? Pourquoi avoir usé de la force pour empêcher ses derniers de récupérer son corps et l’enterrer dignement? Que voulait-on cacher?

L’opposition comorienne est vent debout contre le gouvernement. Le Vice-président du CNT Said Larifou s’est fendu d’une déclaration condamnant ce qu’il qualifie d’assassinat. 

Il appelle la communauté internationale à cesser de soutenir Azali Assoumani, coupable d’atrocités, selon ses dires. Il est vrai, que les représentations diplomatiques des grandes démocraties qui sont présentes aux Comores, ont une lourde responsabilité dans les violations des droits de l’Homme qui se produisent dans notre pays. Aucune Ambassade ne condamne ni ne s’inquiète des dérives répétitives du Gouvernement, en devenant complices.

Un autre poids lourd de l’opposition Mouigni Baraka est sorti de son mutisme pour exprimer sa tristesse et dénoncer la mort et l’enterrement indigne  du Major Hakim.

Ce n’est pas la première fois qu’un citoyen comorien décède de manière suspecte entre les mains des autorités. En novembre 2020, un prisonnier qui s’était évadé et qui fut rattrapé, est mort à la prison de Moroni. Ses proches affirment qu’il est décédé à cause des supplices qui lui auraient été infligés. Le Procureur de la République de Moroni Mohamed Abdou avait balayé d’un revers de la main ces accusations et expliqué qu’il était mort d’un problème dermatologique. Aujourd’hui le Directeur de Cabinet Chargé de La Défense, Youssoufa Mohamed Ali Belou, évoque de l’hypertension. 

Des explications farfelues qui laissent dubitatif et qui prêteraient à rire si le sujet n’était pas si grave. On se demande pourquoi durant les 5 années de règne de son prédécesseur Ikililou Dhoinine, il n’y avait pas autant de morts suspectes? Serait-ce parce qu’aucun détenu ne souffrait de problème de dermatologie, ni d’hypertension, ou bien tout simplement parce que la brutalité et les violations des droits de l’homme sont désormais érigées en doctrine par ce régime? 

Depuis l’arrivée d’Azali Assoumani au pouvoir, on constate une croissance exponentielle des morts violentes. A qui fera t-on croire que ce n’est qu’une pure coïncidence? Il est temps que tout cela cesse, on ne peut se résoudre à voir des concitoyens mourir comme si leurs vies n’avaient aucune valeur. On ne développe pas un pays en semant tant de haine et de rancœur. Que ceux qui détiennent le pouvoir aujourd’hui se rappellent que tant va la cruche à l’eau qu’à la fin elle se casse. 

Mohamed Moussa Al Comorya – Ne pas copier. Toute reproduction interdite –



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