
Accusée par le gouvernement de ne pas répondre « aux exigences de légalité, de traçabilité et de transparence , attendues d’une organisation humanitaire », l’association AIR DARASA, est interdite en Union des Comores par un arrêté du Ministre de l’Intérieur Mohamed Daoudou, datant du 17 mars 2021.
Il y aurait des craintes que « sous couvert d’humanitaire, cette organisation échappant à tout contrôle, ne se livre à des opérations de blanchiment d’argent et autres agissements répréhensibles. »
Pourtant l’ONG dirigée par le célèbre prédicateur Fundi Djibril n’a rien de clandestine. Elle a une existence légale en France. C’est une association type loi 1901 déclarée à la préfecture des Bouches-du-Rhône le 3 juillet 2020 et parue dans le journal officiel le 11 juillet 2020. Son siège social y est clairement indiqué.
Aucune personne n’a déposé plainte en France contre cette organisation et connaissant l’efficacité des services de renseignements français, si Air Darasa avait une quelconque activité illégale, elle serait dissoute par les autorités françaises.
Pour ne pas donner le bâton pour se faire battre, Air Darassa devrait se déclarer auprès des autorités comoriennes comme elle l’a fait en France, même si l’on sait qu’elles trouveront un autre prétexte pour l’interdire.
Elle devrait également faire preuve de plus de transparence quant à l’origine des fonds.
Cela étant dit, il semble que le réel nœud du problème, est que les activités humanitaires de Cheikh Djibril et ses élèves couvrent involontairement de honte le gouvernement.
Air Darasa vient en aide aux plus démunis, aux oubliés du système comme cette femme aveugle mère de 4 enfants qui vivaient dans une misère crasse à Salamani à Anjouan.
Au plus fort du pic de la pandémie sur l’île de Moheli, cette association a apporté une aide alimentaire à toutes les localités moheliennes, or ce genre d’assistance aurait dû venir des autorités.
Le seul tort d’ Air Darasa est de mettre à nu, involontairement, les défaillances de ce gouvernement sur le plan social.
Plutôt que d’interdire les activités humanitaires de cette association de bienfaisance, le pouvoir en place devrait plutôt réfléchir à comment se fait-il qu’une association, peu importe son mode de fonctionnement, arrive à faire mieux qu’un gouvernement tout entier disposant de milliards de budget?
Les sommes que distribue Djibril, chaque mois, sont une goutte d’eau comparées à l’argent que le gouvernement consacre à son train de vie, ses per diem, ses voitures, ses séminaires qui ne servent à rien.
Plutôt que de punir les pauvres bénéficiaires d’air Darasa, ouvrez un fond social auprès duquel les populations défavorisées peuvent se retourner.
Mohamed Moussa Al Comorya – Ne pas copier. Toute reproduction interdite –
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