Hier, le Premier ministre français Jean Castex a annoncé la possibilité de la présence du variant sud-africain aux Comores:
« Des informations préoccupantes indiquent que le variant à risque d’Afrique du Sud serait déjà disséminé aux Comores. Des mesures d’urgence ont été prises dès le week-end dernier pour tester en doublon à l’arrivée des Comores et pour restreindre les déplacements à risque. «
Notons qu’il a employé le conditionnel, car pour l’instant, les résultats du séquençage ne sont pas encore disponibles.
Depuis la mi-décembre, on assiste à une explosion des cas de COVID-19 aux Comores en général et sur la plus petite île de l’archipel, Moheli en particulier.
Le nombre de cas cumulés au niveau national a atteint 1010 le 14 janvier, alors qu’il n’était que de 616 le 5 décembre. Soit une augmentation de 40% dans un pays qui était jusque-là épargné par les ravages de cette pandémie. 21 morts ont été recensés en 2 semaines ce qui à l’échelle de nos petites îles est trop élevé.
La piste de la souche variante sud-africaine a été évoquée dès le début de cette seconde vague, car cette résurgence coïncide avec le retour au pays d’une délégation comorienne ayant séjourné au pays de Nelson Mandela.
La virulence et l’infectiosité du coronavirus observées dans la localité de Djwaezi, poussaient, légitimement à se demander s’il ne s’agit pas de la variante 501.V2 du SARS-CoV-2.
Selon Dominique Voynet, directrice de l’ARS Mayotte, des échantillons de personnes testées positives en provenance des Comores ont été envoyés à l’Institut Pasteur à Paris pour le séquençage. Elle a affirmé que l’OMS a envoyé au kenya, des échantillons prélevés à Moheli.
Des propos similaires ont été tenus par le Ministre des Outre-mer Sébastien Lecornu devant le Sénat:
« L’OMS a fait une campagne de test aux Comores à Moheli en particulier puisque c’est là où les craintes sont les plus fortes. L’ars de Mayotte a mené également une campagne de tests pour voir l’évolution du virus. On aura assez rapidement ces résultats désormais entre demain et la fin de semaine. «
Du coté des autorités comoriennes c’est le cafouillage, comme à l’accoutumée, on apprend que finalement les échantillons censés être envoyés dans un laboratoire de Nairobi ne sont toujours pas partis, pour des raisons de logistiques.
Cette énième défaillance démontre l’amateurisme avec lequel le gouvernement comorien gère cette crise sanitaire. Les échantillons envoyés en France par l’ARS Mayotte, n’ont pas été prélevés à Moheli, il sera donc difficile de s’appuyer uniquement sur ces résultats.
Il faudra donc attendre encore, le séquençage des prélèvements qui seront envoyés à Nairobi avant de pouvoir affirmer ou infirmer la présence de ce variant sud-africain.
On peut se demander si le gouvernement comorien est conscient que ses citoyens meurent par dizaine chaque semaine et que le bidouillage n’a plus sa place.
Rien que dans la journée d’hier 14 janvier, 5 comoriens sont décédés du Covid-19. Deux à Ngazidja, 2 à Anjouan et 1 à Moheli. Ngazidja avec 155 cas actifs et Anjouan 135, dépassent désormais Moheli qui enregistre 65 cas actifs. Samba Nkuni, structure accueillant les contaminés à Ngazidja, est plein à craquer.
Cette propagation à l’échelle nationale est la conséquence de la levée par Azali Assoumani des mesures de restrictions sur ces deux îles. Le comble, c’est que lors de son discours à Kadaani, il a félicité les sages de Moroni pour avoir arrêté les cérémonies de mariages.
Selon Azali, on ne peut pas faire la fête alors qu’il y a des deuils. Un discours lunaire quand on sait que c’est lui-même qui a autorisé les festivités qui contribuent à la détérioration de la situation.
Mohamed Moussa Al Comorya – Ne pas copier. Toute reproduction interdite –
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