Hamid Djaffar du parti Orange est élu Maire de la capitale comorienne. Est-ce l’épilogue ou encore un énième épisode d’un feuilleton politique à rebondissements qui n’en fini pas?

La bataille de Moroni s’annonçait âpre et elle a tenu toutes ses promesses. Alliances, intrigues, menaces, trahisons, tous les ingrédients sont réunis pour un « House of Cards » version tropicale.
Le grand vainqueur de cette manche est sans doute, le Ministre de l’intérieur Mohamed Douadou Kiki. Celui qui était devenu l’homme à abattre a su ruser pour remporter la partie.
C’est le Jour J, au moment où le conseil municipal désignait le Maire, que le coup de poker s’est joué.
Rebondissement, retournement de situation, coup de poignard dans le dos, but en or dans le temps additionnel, appelez ça comme vous voudrez, il n’en reste pas moins que
le parti Orange a rallié à sa cause, Mohamed Abdallah, la tête de liste de « Moroni Dji Dzima » en lui promettant le poste de Premier-Adjoint.
Il faut dire que pour Momo, c’est une petite vengeance. Il avait très mal digéré d’être coiffé au poteau par Faouziat Mahamoud qui attirait sur elle, non sans mérite, toute l’attention et avait, dit-on, réussi à obtenir le soutien de la liste « Moroni pour tous » de AbdelFatah et Abbas Elhad, pour jouer un rôle de premier plan au détriment de sa tête de liste Momo, jugé fade et pas assez charismatique.
C’était la gueule de bois et la soupe à la grimace du côté de « Moroni pour tous ». Ceux qui avaient célébré en grandes pompes leur victoire par un magnifique Twarab à la place Badjanani. Se targuant d’avoir le soutien du Directeur de Cabinet Chargé de La Défense, Belou et de la CRC, l’ancien Député Fatahou et l’ancien Ministre Abbas Elhad n’ont pas réussi à faire pencher la balance en leur faveur.
Bien qu’ils avaient remporté une grande victoire dans l’épisode précédente, grâce à la décision de la cour suprême qui a rendu « nul le scrutin du 19 mars 2020 relatif à la désignation du maire et de ses adjoints de la commune de Moroni».

Selon, certaines confidences, l’arbitrage entre toutes ces rivalités internes à la mouvance présidentielle vient de Beit Salam. Le premier flic des Comores en avait fait une affaire personnelle. Une question d’honneur. La CRC aurait cédée face aux accusations d’égoïsme dont l’accablent ses partenaires de la mouvance.
Si les choses restent en l’état, Mohamed Daoudou Kiki aura réussi un double coup, sur le plan politique et personnel. Il garde la mairie et se réconcilie avec le Moroni-Asulia, la notabilité de la Médina, qui avait boycotté son mariage.
En plaçant des enfants du centre-ville, issus des « zikombeni », Hamid Djaffar du Palais Royal « Djumbe Shashanyongo » comme maire et Mohamed fils d’Abdallah Soifeini, comme Premier-Adjoint, Kiki coupe l’herbe sous les pieds de deux autres listes adversaires.

Mais tout cela peut aussi être interprété comme un lot de consolation pour le Ministre avant d’être remercié. Selon cette thèse, les victoires Orange aux communales sont une porte de sortie honorable, pour celui que l’on dit sur un siège éjectable.
Quant au nouveau Maire Hamid Djaffar, il est apprécié par la jeunesse de la capitale, même ceux qui haïssent Orange. Très impliqué dans la vie associative et sportive, cela fait des années qu’il est un membre actif de son parti.
L’un des militants de cette formation politique, m’avait confiait un jour, qu’il est le seul qui toujours à jour dans ses cotisations pour le parti. En arrivant à la tête de la capitale, Il récolte donc les efforts qu’il a semé depuis des années de militantisme.
Mais les autres listes n’ont pas dit leur dernier mot. Rendez-vous au prochain épisode du feuilleton la « bataille de Moroni ».
Mohamed Moussa « Al Comorya »
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