Agressions sexuelles: Plan de riposte du gouvernement, silence de l’opposition

Les autorités comoriennes se mobilisent contre les violences sexuelles. Du Procureur Général, à la Première Dame, en passant par la Gendarmerie Nationale et les Gouverneurs des îles, tous sont montés au créneau pour exiger plus de sévérité contre les auteurs d’agressions.

Procureur Général, Mohamed Soilihi Djae

Le Procureur Général Mohamed Soilihi Djae s’est exprimé devant la presse ce matin. Il a annoncé un plan de riposte et promis toute une batterie de mesures visant à réprimer avec plus de fermeté cette criminalité d’un genre particulier.

Le Procureur indique avoir rencontré la Gendarmerie et la Police, pour définir une nouvelle ligne de conduite en ce qui concerne les cas d’agressions sexuelles.

Il est également revenu sur les cas d’évasions, rappelant aux gendarmes que le Parquet ne tolérera plus qu’un suspect ou un condamné s’évade, alors que la porte de la cellule n’est pas cassée et il n’y a aucun trou dans le mur, estimant qu’il y a forcément des complicités internes.

Mohamed Soilihi Djaé a souligné la fin des règlements à l’amiable entre familles qui aboutissent souvent à l’étouffement des procédures judiciaires.

Il a nié toute intention de radier Maître Fahmi Said Ibrahim, accusé d’avoir durement commenté, la décision de remettre en liberté provisoire, un Maître d’école coranique accusé de viol.

Le Procureur a rappelé la considération qu’il lui porte : « c’est un ancien Ministre de la Justice, un des meilleurs avocats de la place » mais répète que la plaidoirie doit avoir lieu à l’intérieur du palais et non à l’extérieur devant les médias. Ce rappel à l’ordre est étonnant car, il n’est pas interdit de commenter une décision de Justice.

Gouverneure Sitti Farouata Mhoudine et La Première Dame Ambari Daroueche

Sur le même sujet, la Première Dame Ambari Daroueche et la Gouverneure Sitti Farouata Mhoudine ont tenu une conférence, avec des responsables politiques et associatifs, hier mardi 21 juillet, à Mrodju, siège du gouvernorat de Ngazidja. L’épouse d’Azali s’est prononcée en faveur de la castration chimique pour les violeurs.

Pour sa part le Gouverneur d’ Anjouan Anissi Chamsidinne, a regretté, lors d’une conférence de presse ce mercredi 22 juillet, que les peines pour les agressions sexuelles sur mineurs ne soient pas assez lourdes, pour être dissuasives:  » Ils sont condamnés à quelques années de prison, alors que l’enfant va subir les conséquences de ce viol toute sa vie ».

Avant de conclure qu’il craint qu’un chatiment divin ne s’abatte sur le pays si ce phénomène ne s’arrête pas au plus vite.

Si la mobilisation gouvernementale est une bonne chose, il reste à voir si toutes ces belles paroles se transformeront en actes concrets. Quant à l’opposition, silence radio sur ce sujet sociétal qui préoccupe l’opinion publique.

Il semble qu’aucune problématique, de santé, d’éducation ou de justice, n’intéresse les opposants. Ils n’ont jamais tenu de conférence de presse sur la pandémie Covid-19, ni sur la reprise scolaire, même les viols sur enfants ne sont pas assez graves pour qu’ils s’expriment.

On ne les entend que lorsqu’il s’agit de réclamer la liberté d’un des leurs ou exiger des élections. S’il faut dénoncer le laxisme et l’incompétence du gouvernement, il faut, en parallèle, évoquer l’attitude de l’opposition.

Dans n’importe quel autre pays, les partis d’opposition auraient tiré à boulets rouges sur la politique pénale du gouvernement et son incapacité à protéger, les femmes et les enfants, mais chez nous, les opposants kwadja paro kaya iho wandru walio.

Mohamed Moussa « Al Comorya »



Catégories :Infos & actu, Siasa

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