Banques comoriennes : Le grand chambardement

BIC, BFC, BDC, le secteur bancaire de notre pays traverse une période de grandes mutations.

Le gouverneur de la Banque Centrale Younoussa Imane a annoncé, vendredi 29 mai, lors d’une conférence de presse, le placement sous administration provisoire de la BFC (Banque Fédérale de Commerce) et la BDC ( Banque de développement des Comores).

Durant une période de 6 mois, leurs directions générales et leurs conseils d’administration, ne seront plus au contrôle. Il a justifié cette décision extrême, en expliquant que celle-ci arrive après des années de rappels à l’ordre et de sanctions contre ces deux établissements financiers pour non respect des réglementations et recommandations édictées par la BCC.

Le gouverneur a insisté sur le fait qu‘il est pleinement dans l’exercice de sa mission de supervision des banques, en tant que régulateur du secteur. C’est son rôle de surveiller les banques auxquelles la BCC a octroyé un agrément.

Cela fait quelques années que la BDC connaît une période de vaches maigres. Elle est dirigée par le Groupe Duval depuis mai 2019. Le français est devenu actionnaire majoritaire après avoir acquis les parts du fonds I&P et ceux de l’Agence Française de Développement (AFD). Eric Duval avait été reçu à Beit Salam par Azali Assoumani en avril 2017.

Sa société avait alors affiché de grandes ambitions pour les Comores, qui dépassaient largement le secteur bancaire, visant divers domaines allant du tourisme, au transport, en passant par l’Ylang.

Si l’on en croit la Banque Centrale, tout cela n’était que des effets d’annonce, le nouvel acquéreur ne tient pas ses promesses de recapitalisation de la BDC.

Quant à la BIC (Banque pour l’industrie et le commerce) qui était une filiale de la BNP, elle est désormais détenue par la société ouest-africaine, Atlantic Finance Group, ayant son siège à Abidjan et gérant 7 banques dans différents pays d’Afrique. Elle-même a été racheté par le groupe marocain « Banque populaire du Maroc ».

Notre secteur bancaire entre dans une ère d’incertitudes qui inquiète au plus haut point, les entrepreneurs comoriens et les clients particuliers de ces instituts financiers.

Seul l’Exim Bank réputée proche du pouvoir, est épargnée par ce chamboulement. Elle est la seule qui semble tirer son épingle du jeu. Cette banque a même signé en 2018, une convention avec le ministère des finances pour sécuriser les recettes douanières.

Un secteur bancaire robuste capable de soutenir le secteur privé est une condition sine qua non pour toute croissance économique. Si les Meck jouent un rôle important dans le microcrédit et le soutien aux petits entrepreneurs, l’absence d’une banque de grande envergure, aux reins assez solides pour accompagner les grands projets est un frein au développement des Comores.



Catégories :Eco & Finances, Edito & Opinions, Infos & actu

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