Mayotte est-elle au bord de la guerre civile?

Ce dimanche 31 mai, une marche contre l’insécurité et délinquance a été organisée à Petite-Terre. La semaine dernière des événements dramatiques ont secoué l’île hippocampe.

Un jeune homme de 23 ans a été kidnappé par des mahorais, qui l’accusent d’être un criminel. Ces ravisseurs ont été identifiés et reconnaissent l’avoir enlevé et tabassé, mais affirment qu’il s’est enfui par la suite. Depuis l’homme n’a pas donné signe de vie. Laissant craindre le pire. Est-il décédé ou se cache-t-il?

Le procureur de la république Camille Miansoni a demandé la mis en détention provisoire des deux suspects, mais une foule de Mahorais en colère s’est amassée devant le tribunal y bloquant l’accès, pour exiger la libération de deux hommes. Ils ont obtenu gain de cause, puisqu’ils seront relâchés, mis en examen et sous contrôle judiciaire.

Certains y voient un aveu de faiblesse de la justice française qui se laisse ainsi intimider et dicter sa conduite par la rue.

Depuis, le procureur est devenu la cible d’attaques en tout genre de la part de certains mahorais. Ils lui reprochent d’avoir rappelé une simple évidence:

« Ça ne peut pas être l’anarchie. On ne peut pas avoir des milices sur un territoire français. C’est impossible. »

Après cette déclaration, en somme toute normale, il a reçu une avalanche d’insultes, une campagne de dénigrement, parfois teintée de racisme.

Ces dérapages ont pris une ampleur telle que le député Mansour Kamardine a du intervenir pour condamner:

« une inacceptable campagne de communication raciste s’est développée contre le procureur de la République à Mayotte, Monsieur Camille MIANSONI. Je lui témoigne, en ces circonstances, toute ma sympathie face à l’ignominie des attaques visant sa personne et ses compétences professionnelles. »

Il semble que la confiance est brisée. La population Mahoraise est excédée par la délinquance et a perdu foi en la capacité de l’administration française de rétablir la sécurité. Avec la formation de collectifs villageois un peu partout sur l’île, nombreux sont ceux qui craignent une dérive vers la justice des foules, les lynchages et la guerre communautaire.

Une chose est certaine, les lois françaises sont inadaptées au contexte mahorais. Même les plus fervents departemantalistes commencent à reconnaître cette évidence.



Catégories :Infos & actu

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s

%d blogueurs aiment cette page :