« C’est une rébellion politique » c’est en ces termes on ne peut plus clair, que le directeur de cabinet chargé de la Défense, a qualifié les troubles récents sur l’île d’Anjouan.
Les événements se sont déroulés dans la localité de Mpage, les jours qui ont suivi l’instauration d’un couvre-feu par un décret présidentiel le 25 avril.
Selon Belou, une patrouille est tombée dans un véritable guet-apens. La route était barricadée et des pneus enflammés. Lorsque les forces de sécurité sont descendues pour dégager le passage, elles furent accueillies par des cocktails molotovs.
Ils ont du faire usage de gaz lacrymogène pour disperser les « assaillants ». Le nombre d’arrestations s’élève à 84 personnes. Ce qui est énorme pour une petite bourgade comme Mpage.
Hormis ces incidents selon les autorités le couvre-feu est très respecté à Anjouan. Mieux même qu’à Ngazidja.
Les premières statistiques donnaient 227 personnes arrêtées sur tout le territoire. Il n’y en avait que 9 à Mutsamudu, 7 à Domoni, tandis que Moroni détenait le record avec 124 arrestations.
Les deuxièmes statistiques indiquaient 177 arrestations dont les 84 à Mpage pour trouble à l’ordre public.
Ces affrontements de Mpage n’ont fait l’objet d’aucune déclaration officielle en bonne et due forme. Ils n’ont pas non plus défrayé la chronique médiatique.
Ça semble incroyable qu’une rébellion aux motifs politiques se déroule, que 84 citoyens soit arrêtés et que l’on fasse comme si de rien n’était.
Il existe un inquiétant black-out de l’information à Anjouan. Il est difficile de s’informer de manière non partisane, en l’absence de média local indépendant.
On doit se contenter des statistiques et de la version du gouvernement, qu’il faut toujours prendre avec des pincettes, d’une part, ou de l’autre, la désinformation qui envahit la toile évoquant des morts durant ces incidents. Après plusieurs jours de vérifications, on peut dire que c’est faux, aucune source fiable ne parle de décès.
Le guet-apens de Mpage est-il la genèse, les prémices d’un mouvement insurrectionnel d’une ampleur plus vaste? Ou juste un épiphénomène, une petite escarmouche comme l’île triangulaire en a connu tant d’autres?
L’avenir nous le dira.
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