Depuis le commencement de cette pandémie, les Chefs d’Etat du monde entier n’ont de cesse de nous répéter que nous sommes en guerre. Or on dit que la première victime d’une guerre, c’est la vérité.
La Chine est accusée d’avoir menti sur les origines de la pandémie à Wuhan. Emmanuel Macron est empêtré dans des mensonges autour des masques. Pas un jour ne passe sans que l’on découvre que le gouvernement de tel ou tel pays a menti à sa population.
En matière de manque de transparence, les autorités Comoriennes ne font pas exception à la règle. À Moroni, la question du coronavirus est recouverte d’un épais brouillard d’incertitudes. Le gouvernement est sur la défensive, allergique à la moindre interrogation qui va dans le sens contraire de la version officielle des faits. « Zéro cas aux Comores ».
Les Comoriens sont laissés à la merci d’un torrent de fake news en tout genre, sur les réseaux sociaux. La population s’interroge, suite aux révélations fracassantes des autorités Françaises à Mayotte sur la présence du virus dans le pays.
Mais ce qui fait douter le plus le peuple Comorien, c’est la multiplication des cas de patients ayant des symptômes qui s’apparentent à s’y méprendre à ceux du covid-19.
La dernière en date est un membre de l’OMS-Comores, souffrant d’une détresse respiratoire qui a nécessité une évacuation sanitaire d’urgence durant le week-end du 18 au 19 avril.
Du côté du gouvernement aucune réaction à l’heure où j’écris. La seule chose qui pourrait ôter le doute et les supputations serait le test. Malheureusement, nous en sommes dépourvus. Selon le Président du comité scientifique Fazul, les kits de dépistage offerts par le milliardaire Chinois Jack Ma, nécessitent un RT-PCR alors que nous ne disposons que de PCR classiques.
Les laboratoires Comoriens possèdent, dans les trois îles, des machines du système GeneXpert qui peuvent être utilisées pour diagnostiquer le covid-19, mais là encore, il manque les cartouches.
Après l’annonce d’une commande de 1000 cartouches qui devaient arrivées le 15 avril, nous sommes le 20 et nous n’avons toujours rien vu pour l’instant.
Combattre le coronavirus dans ces conditions c’est comme envoyer notre personnel médical à la guerre sans armes mais surtout avec les yeux bandés ne sachant pas où se localise l’ennemi invisible. Cette impréparation et improvisation donne l’impression d’un amateurisme généralisé au sommet de l’état. Le gouvernement multiplie-t-il les mensonges pour camoufler son incompétence et son incapacité à faire face à cette pandémie?
Si l’on récapitule en à peine une semaine, un Comorien a été testé positif à son retour à Mayotte. Dominique Voynet affirme que le Mufti est décédé du covid-19. Un médecin de l’OMS est évacué d’urgence pour détresse respiratoire. Le site officiel stopcoronavirus a reconnu qu’un patient qui était à Mde, et qui présentait des difficultés respiratoires n’a pas pu être transféré au service de réanimation d’El-Maarouf car il était en cours de « désinfection complète ».
Ça commence à faire beaucoup. Il est temps que le gouvernement Comorien change son fusil d’épaule et révise sa stratégie de communication.
Nos dirigeants ne sont pas animés de mauvaises intentions. Beaucoup d’efforts louables ont été fait dans la prévention. Ils adoptent juste la mauvaise méthode en refusant de reconnaître l’évidence. Mais cette bataille est une course contre la montre, un coup d’accélérateur est plus que nécessaire. L’objectif des autorités ne devrait pas être zéro cas, mais plutôt zéro mort. Et pour cela il faut sortir du déni et agir au plus vite.
La présence du covid-19 ne s’accompagne pas forcément de décès. La Réunion a plus de 400 cas et zéro mort. Il n’y a donc aucune honte, si les Comores rejoignent officiellement le concert des nations contaminées.
Churchill disait qu’ « En temps de guerre, la vérité est si précieuse qu’elle devrait toujours être protégée par un rempart de mensonges » Mais au temps de ce bon vieux Churchill, il n’y avait pas la 4G et les réseaux sociaux.
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